La détention de migrants en Europe

Chaque année dans l’Union européenne, plus de 150 000 migrants en situation irrégulière vivent une période de privation de liberté dans un centre de détention. Beaucoup d’entre eux sont expulsés vers leur pays d’origine ou vers un pays par lequel ils sont passés.

Généralement, les étrangers sont placés dans ces centres à cause de leur statut illégal au regard des lois d’entrée et de résidence dans le pays où ils se trouvent. Ils peuvent être détenus à différents moments de leur processus migratoire : dès leur arrivée dans le pays, pendant leur séjour (s’ils sont arrêtés sans permis de séjour), ou à la fin de leur séjour, pour permettre l’expulsion. Les demandeurs d’asile déboutés peuvent être détenus dans ces centres.

Les conditions de détention sont dures et souvent dramatiques. Le sytème de détention des migrants est similaire à celui d’une prison : confinement dans de petites cellules pendant la plus grande partie de la journée, restriction du temps passé à l’extérieur, droits de visite limités, règles disciplinaires très strictes, menottes, recours fréquent à l’isolement.

L’accès à des examens médicaux et psychologiques n’est pas systématiquement et suffisamment garanti. Les services médicaux ont des capacités limitées par rapport au nombre de gens concernés. Le besoin d’un diagnostic indépendant est ignoré.

Selon un rapport du STEPS et de la CIMADE, “la détention dans un centre mène à la création ou à l’aggravation de troubles psychologiques chez les détenus, qui peuvent s’avérer dramatiques chez les enfants”. Les conditions de détention, l’opacité des procédures, le manque d’information des détenus sur leurs droits, la difficulté à accéder à une assistance légale adéquate constituent d’autres facteurs de stress. La fréquence d’actes de violence commis par les détenus envers eux-mêmes (suicide, blessures qu’ils s’infligent, grèves de la faim) montre la situation psychique difficile des détenus34.

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